Samedi 3 août un enfant d’à peine un an est mort dans un incendie de caravanes à Vertou, sur un terrain où vivait sa famille venue de Roumanie. Accident domestique, appareils électriques ou à gaz défectueux, autre cause ? L’enquête le dira peut-être.

Mais on doit bien convenir que cette tragédie est tout sauf un malheureux accident. Elle ne doit sans doute pas grand-chose au hasard mais beaucoup à la pauvreté, à la précarité.

Ce n’est pas le premier incendie de caravanes dans un bidonville de l’agglomération nantaise, mais c’est le premier qui soit meurtrier. Cela s’est passé sur un de ces terrains que  les autorités qualifient d’illégalement occupé, et auxquels on refuse donc l’accès à l’eau, à l’électricité. Alors ces habitants bricolent dans des conditions difficiles, détournent de l’eau des bornes à incendie, de l’électricité du réseau. Soumis à des expulsions à répétition, ils n’ont pas toujours l’occasion de pouvoir habiter six mois au même endroit, comme ce fut le cas à Vertou. On refuse souvent à leurs enfants l’inscription à l’école – oui, des maires français osent cette discrimination. Quels crimes ont  commis ces parias ? Personne ne sait. Ils sont roumains, prétendument Roms, ils sont d’ailleurs, ils n’ont pas vocation à vivre ici, ils sont suspects. Citoyens européens discriminés, mais néanmoins souvent travailleurs appréciés des entreprises de la région, comme dans le maraîchage. Utilisables d’un côté, marginalisés de l’autre.

On pourrait penser que la situation est transitoire, mais, elle est présente sur l’agglomération nantaise depuis le début des années 2000 et elle perdure. Quand les projets de la métropole sur la résorption des bidonvilles concerneront seulement un quart de cette population, on comprend que la précarité s’installe durablement et que le risque de tragédie comme celle de Vertou va augmenter.

 

Nous refusons l’abandon dans lequel notre pays laisse cette population, les risques qu’elle leur fait courir,  la relégation auquelle elle est soumise, et qui rejoint la dérive de notre société vers une augmentation des populations précaires.

 

Le Collectif Romeurope de l’agglomération nantaise est composé

– d’associations de défense des Droits de l’Homme : LDH, MRAP, GASPROM-ASTI

– d’associations humanitaires : Médecins du Monde, CIMADE, CCFD-Terre Solidaire

– d’association d’éducation populaire : Ligue de l’Enseignement-FAL 44, CEMEA

– d’associations de solidarité : Romsi Indre, Soleil Roms Ste-Luce, Sol’Rom St-Herblain, Ame Sam Rezé, Solidaroms Vigneux, Treillières Solidaire, Avec Carquefou, Action Solidaire Orvault, Droujba Clisson, Solida-Roms-Bouguenais, Association Solidaire Roms Nantes Est, Citoyens Solidaires Montaigu, Solidarité Nantes centre, Cell’Accueil, ADIS Sautron, Fraternité couëronnaise, Roata, UFUT

– ainsi que de citoyens.

Il est indépendant de tout parti politique et non confessionnel.

Il dispose d’un blog https://collectifromeuropenantes.wordpress.com/contacts (on peut s’abonner) et est présent sur les réseaux sociaux Twitter et Facebook (@RomeuropeNantes).

Carte des associations : https://collectifromeuropenantes.wordpress.com/contacts