Lettre ouverte de la LDH concernant l’expulsion du bidonville d’Antony : « Nous sommes profondément choqués par cette décision et la manière dont elle a été mise en œuvre »

Le mardi 12 mars 2024, le maire de la Ville d’Antony a expulsé 180 personnes (dont la moitié sont des mineur·es) d’un bidonville. L’expulsion a été exécutée 24 heures après que les habitants et habitantes en aient été informés, sans aucune concertation avec les associations. 

Ce bidonville, il existait depuis 2017. L’urgence, invoquée comme motif pour l’expulsion rapide, ne peut être caractérisée pour un lieu de vie qui abritait 180 personnes depuis 7 ans. De plus, AUCUNE proposition de mise à l’abri n’a été faite par la Préfecture des Hauts-de-Seine. 

Pourtant, des solutions de résorption des bidonvilles existent, comme l’instruction du 25 janvier 2018. Celle-ci privilégie l’action publique (diagnostic social, concertation et mesures d’accompagnement, etc.) dès l’installation des personnes sur un bidonville, et non plus en mettant uniquement l’accent sur les expulsions, inutiles et coûteuses. Pour ce bidonville d’Antony et ses habitant·es, toutes les conditions étaient réunies pour permettre la mise en place de solutions dignes et pérennes pour sortir ces personnes de la grande précarité. Au lieu de ça, le cercle infernal des expulsions-installations va se répéter, qui a pour résultat direct la déscolarisation des enfants, la fin de la relative stabilité des personnes et la fin de l’accompagnement vers l’insertion dont bénéficiaient certaines d’entre elles.

La section de la Ligue des droits de l’Homme d’Antony a publié, le mercredi 20 mars, une lettre ouverte à destination du maire de la Ville d’Antony, Monsieur Jean-Yves Sénant, dénonçant cette expulsion, et demandant une rencontre avec la municipalité afin d’échanger sur ce qui s’est passé. 

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