Le 6 septembre 2017

EXPULSION DU BIDONVILLE DE RUNGIS

« Considérer les progrès de la société à l’aune de la qualité de vie du plus démuni et du plus exclu est la dignité d’une nation fondée sur les Droits de l’Homme » Texte gravé au Conseil Economique Social et environnemental – Paris le 17 octobre 2007

 

Hier matin  5 septembre 2017 sous l’autorité de Madame la Sous Préfète Laquieze et de son directeur de cabinet la préfecture a procédé à l’expulsion du bidonville situé à Rungis 48 rue du Marché.

Ce bidonville existait depuis novembre 2014. Entre 200 et 250 personnes y vivaient dans des conditions extrêmement difficiles et précaires, mais dans ce contexte des enfants avaient repris le chemin de l’école.

Ainsi la Préfecture a fait le choix de jeter à la rue des familles, des enfants, et des personnes âgées sans autre solution qu’une nouvelle errance en attendant de se réinstaller ailleurs pour se retrouver dans le même cercle infernal de pauvreté, de souffrance, et d’avenir entravé par des menaces permanentes d’expulsion, d’exclusion et de discrimination.

La Mairie de Rungis n’a jamais eu la volonté de s’intéresser à ces familles qui vivaient là pour une grande partie d’entre elles depuis près de trois ans. Elle n’a jamais mobilisé le CCAS pour favoriser les domiciliations qui sont pourtant la porte d’entrée pour l’accès aux droits fondamentaux, comme l’accès à la santé.

La Mairie a participé à l’exclusion des familles en se soutrayant à ses obligations de garantir des conditions d’hygiène décentes en refusant d’installer un point d’eau.

Cette expulsion a réduit à néant la scolarisation de quelques enfants, le parcours de soins des personnes suivies pour des pathologies lourdes, et déstabilise les personnes qui sont d’ores et déjà dans des parcours d’insertion ou qui travaillent. Même si certaines familles se sont vues proposer un hébergement d’hôtel, nous dénonçons cette expulsion qui enfonce dans une plus grande précarité les familles les plus vulnérables.

Nous  maintenons que la stabilité reste la garantie pour les familles de mener à bien tous leurs projets d’insertion et pour que les enfants soient assidus à l’école.

Nous continuerons à réclamer :

l’égalité des droits pour les habitants des bidonvilles : droit à se soigner, droit à l’éducation des enfants, droit à la sécurité, droit au logement et au travail.

l’arrêt des expulsions sans relogement digne et stable

une véritable politique d’insertion pour les familles en respectant leurs besoins, assurant une sortie digne des bidonvilles pour chacune d’entre elles, dans le respect du temps nécessaires, sans violence, ni cruauté.

 

Collectif Romeurope 94