Communiqué de presse

du Collectif solidarité roms de Lille-métropole

 

Après l’évacuation du bidonville de la Poterne
Le collectif solidarité Roms de Lille-Métropole demande le retour à une politique humaine et sociale

Ce lundi 4 juillet 2022 à l’aube, le campement dit de la Poterne à Lille a été évacué par les représentants du Préfet et de plusieurs services de l’Etat, accompagnés de nombreux policiers. Vingt personnes de culture rom (7 adultes et 13 enfants) ont été conduites à l’hôtel Formule 1 d’Englos, où elles auront le droit de passer trois nuits. Passé ce délai, les familles devront trouver d’autres solutions d’hébergement…

L’opération d’évacuation a été officiellement motivée par les dangers graves auxquels les habitants du campement étaient exposés, notamment la proximité d’infrastructures routières et ferroviaires, ainsi que des branchements électriques défectueux. Cela fait des années que des hommes, des femmes et des enfants survivent, tant que faire se peut, sur ce site de la Poterne mais étrangement, l’urgence de les évacuer n’est apparue que depuis quelques jours.

Pour le collectif solidarité Roms de Lille-Métropole, pas de mystère : le démantèlement de ce bidonville, comme les nombreux autres constatés dans la métropole depuis un an, répond à une volonté obstinée de faire disparaître « le problème rom ». Malheureuse et regrettable politique appliquée par le Préfet de Région depuis son arrivée à Lille : elle contredit l’instruction inter-ministérielle du 25 janvier 2018 sur la résorption des bidonvilles ; elle ruine beaucoup d’efforts d’insertion effectués par les personnes concernées, d’autres administrations et nos associations ; et enfin, elle ne fait que déplacer et aggraver les situations de précarité.

Le collectif solidarité Roms de Lille-Métropole demande, avec insistance, le retour à un traitement humain et social des populations vivant dans ces conditions misérables. Il entend que leur droit au logement soit reconnu et appliqué. Il souhaite la reprise du dialogue avec les autorités préfectorales et l’instauration d’une concertation préalable à toute intervention, incluant les familles concernées.