Communiqué de presse de Romeurope 94

 

Choisy le Roi, expulsion sans solution !

 

Depuis plus de quatre ans, cinq familles (10 adultes 10 enfants) vivaient à Choisy-le-Roi dans un pavillon inoccupé appartenant à la société Valophis. Cet office public de l’habitat du Val de Marne envisageait sa démolition en vue d’un projet immobilier. Les familles avaient souscrit des abonnements à l’eau et à l’électricité et avaient, dans un premier temps, été autorisées par la Justice à demeurer sur place.
La Cour d’Appel de Paris a rendu le 25 février 2022 un arrêt qui exigeait leur départ avant le 10 juillet sous peine d’expulsion. Aux dires des familles, confirmés par la Police, cette dernière est passée à plusieurs reprises depuis fin septembre et début octobre pour prévenir les habitants du pavillon d’une expulsion prochaine, sans en spécifier la date.
L’expulsion annoncée a eu lieu le mardi 18 octobre après-midi – lendemain de la Journée mondiale du Refus de la misère. Le « procès-verbal d’occupation » dressé par un huissier de justice et reçu par les familles peu avant, stipulait : « J’ai en conséquence dressé le présent procès-verbal en vue de faire procéder par les services préfectoraux a une enquête détaillée sur les modalités humaines et matérielles de l’exécution de la décision de justice ». Force est de constater qu’aucune enquête de ce type n’a été diligentée sur place. En conséquence les besoins des personnes n’ont pas été identifiés. Et aucune proposition d’hébergement n’a été signifiée à qui que ce soit.

Ces familles que nous accompagnons depuis plusieurs années nous ont appelés au moment de l’expulsion. Sur place, nous avons été témoins des propos tenus aux familles en réponse à leur question « Où allons-nous dormir avec nos enfants cette nuit ? » : « Vous avez vos familles ou bien le 115″.
Appelé sans délai, le répondeur de ce service indiquait une heure d’attente pour être mis en lien avec un interlocuteur. Le soir-même, les familles ayant fait la même démarche se sont vu répondre que l’hébergement d’urgence était complet. En conséquence, les personnes expulsées, dont des enfants et, parmi eux, une petite fille épileptique régulièrement suivie à l’hôpital Henri Mondor, ont dormi à la rue, dans des véhicules. Quelques jours avant l’expulsion, début octobre, la maman de l’enfant malade fut éconduite par le C.C.A.S. de Choisy-le-Roi, le renouvellement de sa domiciliation lui ayant été refusée. Elle est pourtant indispensable pour recevoir les convocations émanant de l’hôpital pour assurer le suivi de
l’enfant et les soins à lui prodiguer.

Comme pour toutes les expulsions cette dernière a pour conséquence la réduction à néant des liens qui permettaient un minimum de soutien et d’insertion des personnes concernées. Notre collectif Romeurope 94 déplore, une fois de plus, l’absence totale de véritable politique d’insertion dont les enfants en sont les principales victimes. Contrairement à l’engagement de la France qui a signé la Convention internationale des Droits de l’enfant, ceux-ci se retrouvent encore davantage précarisés, à la rue, en dehors de tout processus de scolarisation. Pour certains., malades de surcroît, le danger est total.
L’expulsion, sans autre solution que l’errance, est contraire à la dignité humaine, aux droits de l’enfant, et arrête tout le travail d’accompagnement social, aggrave les problèmes et ne fait que les reporter ailleurs.

Contact presse : 

Collectif Romeurope 94

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06.74.63.44.44