Le Défenseur des Droits a publié en juin dernier le rapport « Discriminations et origines : l’urgence d’agir » dans lequel est dénoncé la dimension systémique des discriminations en France, notamment envers les personnes roms : « Les personnes d’origine étrangère ou perçues comme telles sont désavantagées dans l’accès à l’emploi ou au logement et plus exposées au chômage, à la précarité, au mal logement, aux contrôles policiers, à un état de santé dégradé et aux inégalités scolaires. »

Dans ce rapport, le Défenseur des Droits pointe aussi l’urgence de prendre en considération les discriminations, souvent moins connues ou visibles, à l’encontre de certains groupes sociaux, notamment celles vécues par les personnes Roms, qui s’amplifient encore dans le contexte actuel de la crise sanitaire.

Parmi les mesures mises en avant, Jacques Toubon propose notamment la création d’un « observatoire des discriminations », afin de mesurer et d’évaluer en continu l’efficacité des politiques publiques et les comportements dans les structures privées.

 

 

Jeudi 18 juillet, la CNCDH (Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme) présentait son rapport sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie

Ce dernier rapport vient rappeler que la lutte contre l’antitsiganisme est encore longue, les personnes roms restent la minorité la plus mal-perçue par les français :

            • 71% des personnes interrogées perçoivent les personnes roms comme « formant un groupe à part dans la société« .
            • 60% considèrent que les personnes roms « exploitent très souvent les enfants« .
            • 40% affirment qu’elles « vivent essentiellement de vols et de trafics« .
            • 52,5% pensent que les personnes roms ne veulent pas « s’intégrer en France« .

La CNCDH pointe notamment la nécessité que se développe un contre-discours dans le but de faire face aux représentations discriminantes véhiculées par les médias, les fictions et certains responsables politiques. Ce contre-discours véhiculant une représentation « positive » des personnes roms dans la société, ne doit néanmoins pas se substituer à une action de sensibilisation générale pilotée par l’Etat.

En ce sens, la CNCDH, comme d’autres associations telles que La Voix des Rroms recommande l’élaboration d’un plan d’action national de lutte contre le racisme anti-rom, qui serait inclus dans le plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme.