Le 8 juillet 2011

Passée une période cet hiver où la pression a été moindre, depuis quelques jours les habitants Roms de l’agglomération nantaise sont, en plusieurs endroits, soumis au traitement indigne de l’expulsion des terrains sans solution. A l’arrivée de l’été, plusieurs des propriétaires, collectivités locales ou privés, font pression sur les habitants Roms pour qu’ils quittent les terrains où ils se sont installés et font appliquer les expulsions décidées par la justice.

Pourtant, grâce à la stabilité de certaines situations, nous avons vu une meilleure scolarisation des enfants, une meilleure prise en charge de la santé, l’inscription dans le travail à chaque fois que cela a été possible. En de nombreux lieux, des liens se sont créés et développés entre les habitants des communes et les habitants Roms. Ils ont travaillé et construit. L’engagement de tous montre que l’intégration est possible. Aujourd’hui, la reprise des expulsions met ce travail à bas.

Tout se passe comme si plusieurs autorités locales ne voulaient pas voir, pour les habitants Roms, s’installer des situations qui perdurent.
Ces expulsions veulent nous faire croire que l’intégration des quelque 800 Roms qui habitent dans l’agglomération n’est pas possible et que partant leur présence est un problème. Le retour au pays n’offre aucune perspective alors que la Roumanie se trouve dans une situation économique désastreuse.

Le Collectif Romeurope agglomération nantaise répète que l’argument dit de l’« appel d’air » – la présence de Roms ferait venir d’autres Roms -, est un fantasme qui conduit au rejet de l’Autre et à des propos ou comportements xénophobes.
Le Collectif rappelle que les Roms, venant pour la plupart de Roumanie, sont citoyens européens. Ils ont, comme chacun d’entre nous, la liberté de circulation en Europe.

Les habitants Roms présents dans l’agglomération, souvent depuis plusieurs années, veulent simplement vivre dignement comme nous tous.

Le Collectif a, à sa demande, un nouveau rendez-vous, le 11 juillet, à la Préfecture, avec celle-ci, les collectivités territoriales, les services et les associations concernés.

Le Collectif Romeurope agglomération nantaise demande :
– l’arrêt total et immédiat des expulsions sans solution de relogement pérenne ;
– le droit à un habitat décent pour toutes et tous, afin que nul ne soit conduit à devoir s’installer en un lieu dont il n’est pas propriétaire ou locataire ;
– le respect du droit au travail et à un revenu décent, l’accès au marché de l’emploi et l’arrêt de la suspicion sur les moyens de subsistance ;
– le droit à l’éducation, à la santé et l’accès à la formation professionnelle.

Le Collectif réaffirme que face à l’urgence de la situation, des solutions créatives, adaptées et satisfaisantes, dans le respect des droits de tous, peuvent et doivent être proposées au plus vite aux familles roms