[(Collectif National Droits de l’Homme Romeurope :

[*COMMUNIQUE
Le 16 février 2010*]

ABCR (Association Biterroise Contre le Racisme) – ALPIL (Action pour l’insertion sociale par le logement) – AMPIL (Action Méditerranéenne Pour l’Insertion sociale par le Logement) – ASAV (Association pour l’accueil des voyageurs) – ASET (Aide à la scolarisation des enfants tsiganes) – ASFR (Association de Solidarité avec les Familles Roumaines) – CIMADE (Comité intermouvements auprès des évacués) – CLASSES (Collectif Lyonnais pour l’Accès à la Scolarisation et le Soutien des Enfants des Squat) – CAM (Comité d’Aide Médicale) – FNASAT-Gens du voyage – CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement) – Hors la Rue – Imediat – LDH (Ligue des Droits de l’Homme) – Liens Tsiganes – MDM (Médecins du Monde) – MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) – Mouvement catholique des gens du voyage – PARADA – PROCOM – Rencontres tsiganes – RomActions – Réseau de solidarité avec les Rroms de St Etienne – Romeurope Val-de-Marne – SICHEM (Service de Coopération Humanitaire pour les Etrangers et les Migrants) – Une famille un toit 44 – URAVIF (Union régionale des associations voyageurs d’Ile-de-France)
Et les Comités de soutien de Montreuil, du Nord-ouest parisien, de St Michel-sur-Orge, de Meudon, le Collectif nantais Romeurope, le Collectif Rroms des associations de l’agglomération lyonnaise, le Collectif de soutien aux familles roms de Roumanie, le Collectif des sans papiers de Melun, le Collectif dijonnais de soutien aux Roms

CCPS (Comité de coordination pour la promotion et en solidarité des communautés en difficulté migrants tsiganes) – CGT Educ’Action – Emmaüs France – FAPIL Ile-de-France (Fédération des Associations pour la Promotion et l’Insertion par leLogement) – Fondation Abbé Pierre – SNUipp-FSU – SNL (Solidarités Nouvelles pour le Logement) – SUD Education)]

Deux enfants viennent de mourir dans un incendie de bidonville aux portes de Paris :
ce n’est pas un fait divers !

En mai dernier, Diego, 7 ans, avait péri, comme d’autres avant lui, dans l’incendie du baraquement qui l’abritait à Bobigny. Ce drame avait été le départ d’une mobilisation large en Ile-de-France, des associations et de certains élus pour demander à l’Etat de réunir l’ensemble des acteurs concernés autour d’une table-ronde pour trouver des solutions de sortie des squats délabrés et bidonvilles en terme d’hébergement et de logement dignes et durables.

Les interpellations réitérées depuis n’ont pas même infléchi la politique de harcèlement et d’évacuation de terrains sans relogement sur tous les départements, qui est aujourd’hui la principale action des préfectures en direction de ces familles.

Et ce sont aujourd’hui Stefan, 3 ans, et Francesca 15 mois qui viennent de décéder dans les mêmes conditions, à Orly.

La question n’est même plus de se demander combien il faudra de morts pour que des mesures soient prises en rapport avec le niveau d’urgence et de précarité, car tout se passe comme si la succession de ces drames n’avait d’autre effet que de les reléguer au rang de fait divers.

Rien ne sert d’énumérer la conjonction de circonstances et la malchance d’un retour de flammes dans le poêle artisanal qui a embrasé la cabane où les enfants se reposaient. Stefan serait à l’école aujourd’hui et Francesca avec ses parents :
– si le préfet du Val-de-Marne avait réuni ses services, ceux du Conseil général et des municipalités pour organiser le relogement de toutes les personnes en situation d’habitat indigne sur son département ;
– si plus de collectivités territoriales s’étaient regroupées pour aller plus loin et plus vite dans l’accueil de ces familles, en s’impliquant au delà de ce qui est obligatoire (domiciliation, école, santé,…) et pour créer un rapport de force avec les associations qui permette de faire plier l’Etat ;
– si le préfet de Région avait engagé depuis longtemps un processus de concertation pour permettre l’implication de tous les territoires, concernés ou non par la présence de bidonvilles, pour trouver des solutions durables, portées solidairement par l’Etat, les collectivités locales et les associations ;
– si le gouvernement, et notamment son Secrétaire d’Etat chargé du logement, avait pris des mesures concrètes dans le cadre du chantier national prioritaire pour les personnes sans-abri pour répondre au développement de l’habitat indigne en France.

Il est insupportable de voir les pouvoirs publics se résoudre à attendre les autres drames qui surviendront inévitablement à intervalle régulier partout en France. Il est indispensable que chacun des acteurs mentionnés s’engage à intervenir dans son champ de responsabilités. Très rapidement des rencontres doivent être organisées, associant les familles roms et les associations.

Contact presse : Michel FEVRE (06-08-55-28-33 / famille.fevre@free.fr)