Communiqué de presse de l’Intercollectifs Roms 59/62 du jeudi 26 juillet 2018

A propos de l’évacuation d’un squat et de bidonvilles à Roubaix, Villeneuve d’Ascq et Lille cette semaine

Mardi 24 juillet, au coeur de la période estivale, vingt-sept personnes ont été expulsées de leur squat de la rue du Curoir à Roubaix. Ce mercredi 25 juillet, quelque trente personnes ont été expulsées du terrain où elles habitaient depuis plus d’un an, rue de la Recherche à Villeneuve d’Ascq et demain vendredi 27 juillet, c’est le bidonville de la rue de Bavay à Lille qui va être démantelé. Le démantèlement du bidonville du carrefour Pasteur, aux limites de Lille et La Madeleine est annoncé pour les prochaines semaines.

Ces expulsions se fondent sur plusieurs décisions de justice, dont certaines font encore l’objet de recours. Elles n’en sont pas moins entachées d’irrégularité, car aucune proposition de relocalisation et de relogement n’a été faite aux familles concernées, aucune concertation n’a été menée avec elles, ni avec les associations et collectifs qui les accompagnent.

Les communes concernées et la Préfecture du Nord sont pourtant tenues à cette obligation par deux circulaires interministérielles : celle du 26 août 2012 et celle du 25 janvier 2018, censée organiser la résorption des bidonvilles sur tout le territoire français. En l’occurrence, ces textes ont été foulés au pied.

Sur le fond, l’intercollectifs Roms 59/62 rappelle, une fois de plus, qu’une expulsion sans solution de relocalisation ou de relogement est strictement inefficace. Elle ne fait que déplacer la situation vers d’autres lieux inadaptés, ou vers d’autres bidonvilles déjà surchargés et indignes. Au passage, elle ruine les efforts d’intégration qui avaient été accomplis par les ménages concernés : la perte de leur ancrage dans un quartier renvoie adultes et enfants au chômage, à la précarité sanitaire, à la déscolarisation.

L’intercollectifs Roms 59/62 s’indigne que les familles expulsées cette semaine soient immédiatement « pourchassées » par la Préfecture, comme c’est le cas aujourd’hui à Ronchin pour des familles qui ont quitté il y a quelques jours la rue de Bavay à Lille suite aux menaces d’expulsion.

L’intercollectifs Roms 59/62 demande qu’un terme soit mis, définitivement, à ces pratiques d’expulsion, passibles de recours devant les tribunaux.

 

Pour l’intercollectifs Roms 59/62

Pierre Tourbier, Dominique Plancke et Mireille Labrouche

Communiqué de presse de La Sauvegarde du Nord

« Expulsions sans solutions pérennes : un non-sens pour l’insertion des familles »